La production artistique de Paul Vanier Beaulieu se distingue par sa grande diversité. Bien qu'il ait créé de nombreuses œuvres figuratives, il a aussi exploré à maintes reprises l’abstraction. Lors de ses voyages en Europe, Beaulieu a cherché à simplifier davantage ses compositions. Vers la fin des années 1950, ses natures mortes et ses paysages oscillent entre la figuration et l’abstraction. Durant la décennie suivante, cette recherche artistique l’a conduit à dépasser les limites de la figuration, notamment en éliminant la perspective de ses œuvres. Les années 1960 sont marquées par des compositions géométriques et une simplification de l’espace pictural. Lors d’une entrevue donnée à l’occasion de son exposition à la galerie Dominion en 1962, Beaulieu décrit son travail comme étant des « paysages, en somme, dans la veine de ce que l’on peut appeler du naturalisme abstrait ». La même année, Beaulieu réalise quelques œuvres sur le thème de l’Espagne. Selon l’historien de l’art Guy Robert, ce séjour en Espagne a permis à l’artiste de capter de nombreuses impressions visuelles qui, dès son retour à son atelier de Montparnasse, ont influencé sa production. On retrouve dans ses œuvres de cette période une matière dense et rugueuse ainsi que des tons chauds, évoquant l’atmosphère méditerranéenne. Il commence par produire une série de petites œuvres, puis agrandit progressivement le format de ses toiles pour créer de grandes compositions.

1. Robert, Guy & Folch-Ribas, Jacques (1962). "Expositions", Vie des arts, no 29, p.54.

2. Robert, Guy & Folch-Ribas, Jacques (1962). "Expositions", Vie des arts, no 29, p.54.