Marc-Aurèle Fortin (1888 - 1970)

Ferme laurentienne, vers 1930

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  • Galerie

    Galerie d'art Cosner - Montréal

  • Médium

    Aquarelle mixte

  • Époque

    Avant-guerre

  • Dimensions

    22'' x 28'' / 55,8 x 71,1 cm

  • Signée

    Signée en bas à gauche

Catalogue raisonné # A-0856.


Les vues de la Gaspésie, de la Baie St-Paul, de Sainte-Rose et des Laurentides figurent parmi les sujets de prédilection de Marc-Aurèle Fortin. À travers les périodes charnières de sa carrière, l’artiste a su affirmer son inventivité par de nombreuses variations sur le thème des paysages ruraux. Au cours des années 1930, Fortin produit des aquarelles sur papier rehaussées au fusain. L’artiste déclare que cette technique innovatrice « […] jette une lumière au tableau et cela donne de la force aux ombres et, en appliquant le pastel noir, ça ne détruit pas la transparence de l’aquarelle »1. En ce sens, l’œuvre Ferme laurentienne (v. 1930) témoigne de son habileté à renouveler son langage pictural, tout en faisant la promotion du caractère national de l’art canadien-français. Tôt dans sa carrière, Fortin cherche à créer un art en rupture avec les traditions académiques européennes. Pour lui, la particularité de l’art national canadien-français réside dans l’authenticité du mode de vie et des campagnes québécoises. La réalité agricole, Fortin la connaissait bien. Dans sa jeunesse, il a travaillé sur une ferme à Sainte-Thérèse, au nord de Montréal. Cette expérience au contact de la terre «[…] semble y avoir nourri un amour de la vie paysanne qui ne le quittera plus par la suite »2, l’a rappelé l’historien de l’art François-Marc Gagnon. Néanmoins, le sujet rural traditionnel n’empêche guère l’artiste d’affirmer son caractère novateur par l’expérimentation de nouvelles techniques. À cet effet, ses aquarelles mixtes, à l’instar de l'oeuvre Ferme laurentienne, se caractérisent par leurs ciels dramatiques et démesurés qui dominent le paysage. Selon Guy Robert, l’aspect non-finito des ciels de Fortin « […] s’ouvrent d’un côté sur une rêverie éthérée, mais imposent par ailleurs leur étonnante architecture graphique […] Ce qui demeure inachevé dans une œuvre accentue le dynamisme, à la fois du côté de l’exécution et du côté de l’expression »3. Toujours selon Robert, le caractère inachevé de l’œuvre de Fortin peut se traduire en une invitation au lecteur à « […] rêver en marge de l’œuvre telle qu’elle se présente et non pas à l’un seul de ses possibles prolongements […] »4.

1.  Propos de Marc-Aurèle Fortin rapportés par René Buisson (1995). Marc-Aurèle Fortin : Un maître inconnu, Montréal : Musée Marc-Aurèle Fortin, p.115.

2.  Francois-Marc Gagnon (2011). « Le paradoxe de Marc-Aurèle Fortin », Marc-Aurèle Fortin, l’expérience de la couleur, sous la direction de Michèle Grandbois, Québec : Musée national des beaux-arts du Québec ; Montréal : Éditions de l'Homme, p.156.

3.  Guy Robert (1976). Marc-Aurèle Fortin : l’homme à l’œuvre, Ottawa : Stanké, p. 138-139.

4.  Idem., p.139.

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