Paterson Ewen
(1925 - 2002)
peintre canadien, ARC
William Paterson Ewen est né à Montréal le 7 avril 1925. Il s'est intéressé à l'art dès son plus jeune âge puisqu’il demandait de la cire à sa mère pour fabriquer des arbres et des petites figurines. La mère d'Ewen ne s'intéressait pas à l’art et refusa d'acheter des objets de décoration pour leur maison. Elle cédera sous la demande de son fils de treize ans qui lui demanda des reproductions d'artistes comme Jean-Baptiste Greuze et Jean-François Millet. Trois ans plus tard, à seize ans, Ewen réalise son premier projet artistique majeur qui est un buste en argile de sa sœur.
À cette époque, Ewen rendait visite à sa tante à Ottawa, où il visitait le Musée national de l'Homme (aujourd'hui le Musée canadien de l'histoire). Dans ce musée, Ewen s'est inspiré des gravures sur bois et des paysages japonais. Cette première initiation aura une influence tout au long de sa pratique artistique.
Il s’enrôle volontairement dans l’armée canadienne et sera affectée en décembre 1944 à un régiment de reconnaissance chargé de repérer les troupes ennemies, mais il ne prendra part à aucune opération. De retour au pays, le jeune Ewen s’inscrit au baccalauréat ès arts de l’université McGill avec une majeure en sciences.
Durant la fin des années 1940, les œuvres de Paterson Ewen sont principalement des esquisses et des copies de couvertures de magazines. Ces œuvres de style naïf sont exécutées jusqu’à la fin de l’année 1954.
Toujours dans la décennie 1940, il s’inscrit au baccalauréat en beaux-arts de McGill où il suit les cours de dessin de John Lyman. Il poursuit, ensuite, à la Montreal Museum School of Fine Art and Design sous la direction d’Arthur Lismer.
Au printemps 1949, Ewen assiste à une conférence où il rencontre Françoise Sullivan, peintre, danseuse et membre des Automatistes. Ewen est complètement captivée par Sullivan et le sentiment est réciproque. Elle le présenta peu après aux autres Automatistes. Le groupe s’intérèsse au travail figuratif de Paterson Ewen et l’invite à présenter une œuvre à leurs côtés à l’exposition des Rebelles. Françoise Sullivan et Paterson Ewen se marient en décembre 1949. L’année suivante, le Musée des beaux-arts de Montréal choisit deux œuvres d’Ewen pour son 67e Salon annuel du printemps.
Il faudra attendre 1954 afin de voir une première œuvre abstraite du peintre qui sera présentée à l’Espace 55 du Musée des beaux-arts de Montréal et ensuite à la galerie L’Actuelle. À l’hiver 1956, Ewen accepte un poste d’administrateur du personnel chez Bathurst Containers. Sullivan vient tout juste de donner naissance à leur deuxième fils, Geoffrey, tandis que Jean-Christophe et Francis allaient suivre peu après. Par la suite, Ewen deviendra un membre-fondateur de l’Association des peintres non-figuratifs de Montréal aux côtés de Jean McEwen.
Durant la décennie suivante, la production artistique d’Ewen est impressionnante bien qu’elle soit limitée en nombre d’œuvres réalisées. À partir de 1958, la Galerie Denyse Delrue présente une exposition consacrée à son œuvre, ce qu’elle continuera de faire presque tous les ans jusqu’en 1963.
Sa vie bascule lorsque son mariage avec Françoise Sulivan prend fin en 1966. Une profonde dépression l’afflige et il quitte Montréal pour s’installer à London en Ontario. Il amorce une vie plus calme d’enseignement et s’implique dans la communauté artistique de la région. Il reprendra ses pinceaux en se tournant vers des réalisations figuratives.
Il a été élu à l'Académie royale des arts du Canada en 1975, a représenté le Canada à la Biennale de Venise en 1982 et a reçu un doctorat honorifique en droit de l'Université Concordia à Montréal. Il reçoit, par la suite, un doctorat en littérature de l'Université Western Ontario à Londres en 1989, le Prix national des arts visuels Jean A. Chalmers en 1995 et le Prix Gershon Iskowitz en 2000.