Alfred Pellan
(1906 - 1988)
Artiste canadien, A.R.C. , Contemporary Art Society , Groupe des Modernes Québécois , Prisme d'Yeux
Alfred Pellan fut prolifique: peintre, sérigraphe, illustrateur, concepteur de décors de théâtre, muraliste et éducateur. Il est né dans la ville de Québec en 1906. Par la découverte des tubes de couleurs de son père à l'âge de 14 ans, le jeune Alfred Pellan est piqué par l'envie de peindre et trouve sa vocation. En 1921, Alfred Pellan s'inscrit à l'École des beaux-arts de Québec qui venait tout juste d'ouvrir rue Saint-Joachim. Il expose pour la première fois au 40e Salon du Printemps de l'Art Association of Montreal, l’oeuvre titrée Un coin du Vieux-Québec est acquis aussitôt par la Galerie Nationale du Canada. Avec son collègue d'étude Omer Parent, ils reçoivent en 1926, la première bourse des Arts de la province de Québec. Ce prix leur permet d'aller parfaire leur formation à Paris. Pellan se dirige vers l'École nationale supérieure de Paris, tout en travaillant dans l'atelier de Lucien Simon. Dans ses temps libres, le jeune Pellan parcourt les rues de la capitale et s'initie à l'art moderne en visitant les galeries. Bien que la subvention du Gouvernement du Québec soit expirée, Pellan décide de rester en France et retourne au Québec seulement en visite. Durant ces années parisiennes, l'artiste expose régulièrement dans diverses galeries d'Europe.
Pellan fait son grand retour au Québec, en 1940. Il s'installe à Montréal et partage un atelier avec le peintre Philip Surrey. Il expose la même année au Musée de la province de Québec et à l'Art Association of Montreal. C'est à l'occasion de cette exposition que Pellan s'attaque pour la première fois à l'académisme du Québec. En 1941, Pellan s'installe dans son propre atelier rue Jeanne-Mance, il participe à la première exposition des Indépendants à Québec auprès de Borduas, Cosgrove, Roberts pour n'en nommer que quelques-uns. Bien qu'il soit une figure de proue de l'art moderne québécois et qu'il participe à l'exposition annuelle de la Société des artistes contemporains, Pellan passe l'été 1941 chez les Palardy, dans la région de Charlevoix, avec l’objectif de réduire le fossé entre sa dernière production et le public. Il se met alors à peindre des paysages et des portraits de jeunes filles de la campagne. Cette production est exposée à son atelier montréalais au mois de décembre suivant. Cette exposition est reçue de manière favorable par la critique et aura l'effet escompté de rapprocher Pellan du public québécois. L'année suivante, en 1942, il expose à la Galerie Bignou de New York. Les critiques américaines font l'éloge de l'exposition. Ils mentionnent: " ... des demi-abstractions d'une composition splendide et peinte avec des couleurs tombées de la palette de Matisse" 1.
Il participe à une lettre publiée dans le Devoir du 28 mai 1941 dénonçant les méthodes d'enseignement de l'École des Beaux-Arts de Montréal. Cette lettre ébranle l'institution et les orientations du directeur Charles Maillard. Ce dernier défend ses positions et bien qu'il sache que Pellan est proche des artistes et enseignants de l'École du Meuble, il lui offre tout de même un poste. Ainsi, Pellan devient titulaire du cours de peinture à l'École des Beaux-Arts de Montréal ce qui déplut fortement à Paul-Émile Borduas. Deux clans prônant de différentes idéologies artistiques se sont alors créés. Pellan eut comme premières élèves Françoise Sullivan et Mimi Parent. Charles Maillard embauche aussi Stanley Cosgrove en tant que professeur de peinture pour diluer l'influence que pourrait avoir l'artiste Pellan sur les élèves. C'est en 1945 que rien ne va plus pour Maillard. Fernand Léger, un ami de Pellan, arrive de France et prononce un discours au Jardin botanique de Montréal contre l'académisme. Cet évènement met le feu aux poudres et dans la même année, le directeur Maillard doit démissionner sous la pression des contestations grandissantes.
Il a été le chef de file du manifeste Prisme d'Yeux. Les artistes du manifeste tiennent leur première exposition en 1948. Ce groupe cherche à créer un art "libéré de tous les liens du temps et du lieu(...), et qui peut aduler son expression ou compromettre sa pureté". Le manifeste, rédigé par Jacques de Tonnancour, sera signé par Pellan, Léon Bellefleur, Albert Dumouchel et Goodgride Roberts, entre autres .
En 1951, Pellan remporte une bourse de la Société royale du Canada et quitte son poste à l'École des Beaux-Arts afin de retourner en France pour apprendre l'illustration d’édition, les décors et les costumes de théâtre. En 1956, Pellan est invité à exposer dans le Hall de l'Hôtel de Ville de Montréal sous l'invitation du maire Jean Drapeau. Pour l'occasion, Pellan exprime sa vision de l'art moderne. Il mentionnera que " l'art contemporain deviendra décadent s'il continue de se complaire dans la facilité. À nous de tenter d'en faire une œuvre durable au diapason de l'art des grandes époques"2.
Par la suite, il crée en 1963 un vitrail kaléidoscope pour la Grande Salle de la Place des Arts de Montréal.
Pellan devient, en 1967, compagnon de l'Ordre du Canada et reçoit la médaille du centenaire de la Confédération canadienne. Durant la saison d'hiver du TNM 68/69, Pellan présente les costumes pour la pièce intitulée La Nuit des Rois de Shakespeare. Les costumes font sensation et deviendront sujets d'exposition au Musée d'art contemporain de Montréal ainsi qu'au Centre culturel canadien de Paris en 1971.
En 1968 et 1970, Pellan reçoit plusieurs doctorats honoris causa de l'Université d'Ottawa, de l'Université Laval et Sir Georges Williams. En 1971, Alfred Pellan est nommé Membre de l'Académie Royale du Canada et devient président honoraire de la Guilde graphique de Montréal.
Ses représentations aux formes abstraites simplifiées, l'art de Pellan a progressé vers les images surréalistes. Il a également peint des murales, conçu des costumes de théâtre, des vitraux ainsi que des livres illustrés. Ses médiums de prédilection sont l'huile, l'aquarelle, la gouache, l'encre, la sérigraphie, la lithographie, la gravure et les médiums mixtes. Ses sujets sont principalement la vie, le paysage, les scènes urbaines, les portraits, l'érotisme, l'allégorie, les rêves, le symbolisme, la couleur, la forme et la texture. Ses styles matures sont le surréalisme et l'abstraction. Les couleurs intenses, les rythmes linéaires fluides et la bidimensionnalité identifient la majeure partie de son travail.
Alfred Pellan décède à Laval en 1988.
1. Extrait tiré du livre Pellan, écrit par Germain Lefebvre , page 60
2. Alfred Pellan, texte tiré de son discours à l'Hôtel de Ville en 1956, reprit par Germain Lefebvre dans le livre Pellan, page 111.
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