Jean-Paul Lemieux

 L’artiste canadien Jean-Paul Lemieux est né à Québec le 18 novembre 1904. Il amorce sa formation artistique au Collège Layola de Montréal en 1929. Par la suite, il séjourne en Europe et poursuit sa formation en peinture à la Grande Chaumière de Paris. Il fonde, avec ses amis Jean Palardy et Jori Smith, la société d'art commercial JANS en 1930. Cette dernière est située au square de Beaver Hall. Cette société ne s'avère pas être un franc succès et ferme six mois après l’ouverture.

En 1935, Lemieux retourne à l’École des Beaux-Arts de Montréal pour perfectionner ses techniques sous les enseignements d'Edwin Holgate. Il complète cette formation en fréquentant les ateliers donnés par Holgate dans son propre studio. Il y apprend la gravure sur bois et la peinture d'après des modèles vivants. À ce moment de sa carrière, il est fortement inspiré par les paysages du Groupe des sept qu'il considère comme plus moderne que ceux prônés par l’influence académique de l’époque. Après son mariage avec Madeleine DesRosiers, ils retournent à Québec en 1937. La même année,  Lemieux amorce sa carrière d'enseignant de peinture et de dessin à l'École des Beaux-Arts de Québec. Parallèlement, il ouvre une classe de dessins pour enfants. Conjointement à cette longue carrière d'enseignement, Lemieux peint, expose et publie quelques articles. Le peintre devient alors dans les années 1940, une figure marquante de l'art à Québec. D'ailleurs, c'est Jean-Paul Lemieux qui présente pour la première fois, au Musée du Québec, les artistes Alfred Pellan et Paul-Émile Borduas. Par la suite, une grande rivalité d'idéologies artistiques se déclare entre Pellan et Borduas. Lorsque les conflits entre les Automatistes et le groupe du Prisme d'Yeux ont lieu à Montréal, Lemieux demeure en marge et continue à enseigner ainsi qu’à prôner ses propres valeurs esthétiques et ses recherches personnelles. La décennie des années 1940 s'avère pour Lemieux une recherche de sa propre voie. Durant cette période, il crée de grandes oeuvres  telles que Lazarre en 1941 et La fête Dieu à Québec en 1944. La deuxième moitié de la décennie se caractérise par des oeuvres de scènes pittoresques de la vie québécoise et certaines oeuvres ayant un sens caricatural. Cette tendance provient de l'influence américaine, du Ash Can School ou bien du American Scene, dont son ami Goodridge Roberts est fervent. Les années 1950 marquent un tournant profond dans la carrière de l'artiste. Tout d'abord, il reprend goût à la peinture grâce aux étés passés à Port-au-Persil avec Goodrige Roberts et Edmund Alleyn. Il remporte avec son oeuvre Les Ursulines le grand prix artistique de la province de Québec. Il devient membre associé de l'Académie Royal du Canada.

Après un séjour en France, il devient en 1955 le premier président de la Société d'art plastique de la Province de Québec avec comme secrétaire Claude Picher, qui est à ce moment-là directeur des expositions du Musée du Québec. Il participe en 1960 à la Biennale de Venise qui réunit aussi des oeuvres des peintres Albert Dumouchel et Edmund Alleyn. En 1962, les toiles de Lemieux sont présentées dans une exposition de peintures canadiennes à Varsovie. C'est seulement, en 1963, que le succès commercial commence réellement pour Lemieux. Alors dans la soixantaine, l'artiste peint peu, à peine quelques dizaines de tableaux par année.

En 1964, il est mandaté pour une murale au Centre de la Confédération canadienne à Charlottetown, à l'île du Prince-Édouard. Il quitte l'année suivante, après une longue carrière d'enseignement, et consacre ses énergies à son art. C'est en 1967 que sa consécration artistique arrive enfin avec sa participation à l'exposition Trois cents ans d'histoire du Canada à Ottawa organisée par la Galerie Nationale du Canada et par une rétrospective de ses toiles au Musée des beaux-arts de Montréal.

Jean-Paul Lemieux est particulièrement reconnu pour ses peintures qui présentent de vastes paysages silencieux. Plusieurs de ses œuvres sont imprégnées d'un intense sentiment de mystère et d’ambiguïté. Lemieux adopte une approche plus formelle et conceptuelle de ses paysages, souvent peuplés de figures rigides et immobiles. Par le figuratif simplifié, il exploite les possibilités hautement symboliques du médium et démontre l’importance de ce dernier sur le plan plastique. 

Ses oeuvres sont présentées dans les collections nationales les plus prestigieuses à l’instar du Musée national des beaux-arts du Québec et du Musée des beaux-arts de Montréal. Également, certaines de ses oeuvres prônant un caractère lyrique et humoristique ont été utilisées pour illustrer les romans de Gabrielle Roy.

Jean-Paul Lemieux s’éteint le 7 décembre 1990 à Québec.

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