Francine Simonin

Francine Simonin née le 2 octobre 1936 à Lausanne en Suisse représente toute une génération d’expressionnistes (peintres, dessinateurs et graveurs) autant dans son pays natal qu’à Montréal.Sa sensibilité artistique sera, depuis le début, nourri par ses voyages réguliers à travers l’Europe mais aussi grâce à ses différentes rencontres avec les plus influents artistes de son époque.

Elle commence son apprentissage à l’École cantonale des Beaux-art de Lausanne à partir de 1953 où elle choisit d’étudier principalement la peinture et le dessin. Elle va se développer auprès du peinture Marcel Poncet mais aussi du sculpteur Casimir Reymond (dont elle fréquente régulièrement l’atelier pendant les 2 prochaines années.)

L’atelier de Casimir Reymond sera un milieu prolifique pour son inspiration puisque c’est là qu’elle fait la connaissance d’artistes et de poètes comme Lelo Fiaux, Violette Diserens, Jean-Pierre Kaiser ou encore Anne-Marie Jaccottet. La rencontre la plus importante restera néanmoins celle de Marguerite Duras dont elle fait la connaissance au début des années 60 et avec qui elle formera une amitié sincère jusque dans les années 80.

Elle continue d’agrandir son cercle d’inspiration en se liant d’amitié avec l’imprimeur Raymond Meyer avec lequel elle entretient une collaboration importante qui va la suivre pendant plusieurs années. Toutes ces rencontres vont aiguiser sa sensibilité artistique et vont fertiliser sa démarche de création.

En 1964, Francine Simonin reçoit sa première bourse, la bourse fédérale de Peinture, suivit par sa première exposition à la Galerie Bridel, un an plus tard. Elle recevra aussi la bourse Alice Bailly en 1966 ce qui lui à permit de recevoir son premier tremplin pour le Canada: la bourse du Conseil des arts du Canada en 1968. À partir des années 1970, Francine Simonin s’installe à Montréal et va devenir une icône de l’expressionnisme québécois.

À Montréal, elle commencera par un stage à l’atelier Graff, ensuite elle s’oriente vers l’enseignement au Cégep du Vieux-Montréal en 1971, puis à l’UQAM et enfin à l’UQTR. Au cours de son parcours elle fera la connaissance de Jean-Paul Riopelle, René Derouin, Serge Lemoyne ou encore Pierre Ayot. Elle va se joindre aussi au groupe Media, Contraste et participe à la fondation de graveurs sur bois Xylon-Québec. Elle va enseigner à toute une génération de jeunes artistes, les techniques de gravure et d’estampe contemporaine en participant à l’Atelier Presse-Papier. Cette dévotion pour l’enseignement lui permit de s’ancrer au Québec et d’y poursuivre sa pratique artistique parallèlement à un atelier en Suisse. 

Elle gagne alors plusieurs commandes publiques (Palais de Justice de Longueuil, plusieurs Pavillon à l’Université Laval à Québec, à l’Auditorium de Montreux ou encore pour le Festival international de musique de Victoriaville en 1989) ce qui lui apporta sa réputation d’artiste engagée et prolifique. Son médium de prédilection est la gravure mais à partir des années 80 elle va explorer la peinture dans des formats impressionnant ce qu’elle ne pouvait pas se permettre en gravure.

Pendant près d’un demi-siècle, Francine Simonin poursuivit une quête picturale en constant renouveau, en explorant des thèmes engagés comme le corps de la femme et sa représentation en art. Elle participa à près de 200 expositions individuelles ou collectives à travers le monde ( Suisse, France, Canada, Etats-Unis, Espagne…) et ses oeuvres font partie de nombreuses collections muséales et privées comme le Musée d’art contemporain de Montréal, Musée national des beaux arts du Canada à Ottawa ou encore la Banque d’oeuvres du Conseil des Arts du Canada à Ottawa. Francine Simonin décède le 9 octobre 2020 à l’âge de 84 ans, à Montréal. 

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